mardi 17 avril 2012

Il se marièrent et eurent beaucoup beaucoup d'enfants...


A partir de quand le conte de fée bascule t il dans la réalité ?

                A partir de quand doit on cesser d’être heureux, de rêver, et laisser le quotidien nous rattraper ?

                Un mois et demi dans une bulle, un cocon, un mois et demi pour nous transformer en vieux couple et faire de moi une mauvaise amie, une mauvaise fille, une mauvaise petite fille…

Le pyjama et la robe de chambre ont remplacés les jolies tenues sexy, la télé à la place des sorties…

Je stresse pour ce mois et demie à venir, pour la fin de mon stage, qui devient de plus en plus difficile à supporter puisque ma boss se transforme de plus en plus en Meryl Streep dans Le Diable s’habille en Prada… Mon rapport, mon mémoire, mes partiels, mes amis, et mon Prince…

Dois je cesser de l’appeler ainsi puisque je ne semble plus être sa princesse ? Comment faire taire mon cœur et mes envies quand ils crient toujours aussi fort ? Comment me comporter en adulte expérimentée, relativiser, me dire qu’effectivement, cela ne fait qu’un mois et demie, que peut être je demande trop, que peut être j’attends trop… Comment décider de ce qu’on espère ?
Pourquoi ne peut on plus à 25ans et des brouettes aimer comme quand on en avait 17 ? Aimer de façon si certaine, si évidente, sans se poser de question, sans peser le pour et le contre parce qu’on sait que malgré tout, malgré que la personne ne soit pas parfaite, malgré ses défauts qui seraient insupportables chez d’autres, qu’on l’aime et qu’on l’aimera quoi qu’il arrive…
Faut il avoir peur ? De quoi ?

A 17ans on avait pas peur…
A 17ans on remplissait son agenda de dates anniversaires persuadé qu’on les atteindrait…

A 25 ans on a peur que l’autre veuille plus, plus vite , ou on souffre parce qu’il semblerait qu’il veuille moins, tout de suite…
A 25 ans on se pose des questions sur la viabilité d’une relation par rapport à nos caractères mutuels, on se dit qu’on se connait, qu’on ne changera pas, que ça on ne peut pas accepter, mais on voudrait que l’autre nous prenne tel que nous sommes parce qu’on est comme ça et qu’on ne changera pas…

A 25 ans j’ai encore peur comme une ado,  j’essaie de me replier dans la logique, dans l’expérience, j’essaie de penser rationnellement… Je me dis parfois qu’il faudrait partir pour éviter de souffrir…
Mais malgré mon âge, malgré ce que j’ai vécu, je pense de nouveau comme si j’avais 17ans, l’époque bénie où inviter quelqu’un à un mariage ne cachait pas de message subliminal. J’aime à en avoir mal aux tripes, j’aime de manière certaine, simple, et sûre… Et m$eme s’il ne s’en souvient probablement plus, puisqu’il ne s’agissait que de mots perdus dans la folie des débuts, je lui ai fais une promesse… Cette fois ci s’il veut partir, si sa raison lui dicte que ce n’est pas moi, que je ne suis pas le bon choix, il devra le faire de lui-même… Je ne lui ouvrirai pas la voie…
Bien entendu j’ai peur, comme cette ado que j’étais dans la même mini chambrine qu’à l’époque… Mais si même moi je n’y crois pas, ça sert à quoi ?