lundi 7 novembre 2016

Un an après ça donne ça

J'ai laissé passer beaucoup de temps sans écrire. Ni ici, ni dans mon journal.
Pendant plusieurs mois, mes journées se sont suivies et ressemblées... Pas (ou peu) de jours de détresse, pas (ou peu ) de crises d'angoisse...
Un pas à la fois, on continue à aller au cinéma, à prendre le train avec mon homme ou l'un de mes chiens, de temps en temps on est un peu social...
En toute honnêteté il n'y avait pas là grand chose à raconter... Les jours ne différaient pas beaucoup les uns des autres... Je menais doucement ma barque fragile sur la rivière de ma vie à travers ses petits obstacles...
Petit à petit j'ai repris une activité professionnelle, je me suis lancée dans le pet sitting. Je sais que ça peut paraître surprenant pour une diplômée en lettres modernes et éditions, mais ça me permet d'être dehors, beaucoup, de faire du vélo, de me promener, de faire des câlins à des petites boules de poils adorables, de ne pas avoir de patron, de gérer mon emploi du temps comme je veux...
Quand j'étais petite, moi a gamine parisienne je disais que je voulais avoir une ferme ou un ara... Et puis quand on travaille bien à l'école on reste dans une filière "normale"... On essaie l'art, pourquoi pas... Puis on se rend compte que l'art, c'est passer beaucoup plus de temps à satisfaire des commandes médiocres, à négocier des tarifs, et courir après des clients... On retourne à l'université, on étudie les livres, parce qu'on aime ça les livres... J'y ai passé trois années très intéressantes, j'ai des souvenirs de cours très vivides, j'y ai appris beaucoup de choses... Mais ça ne m'a pas préparée à passer mes journées enfermée dans un bureau, sans cesse avec les mêmes personnes, à subir les caprices de chefaillons aigris...
Arrivée ici, j'ai travaillé en support clientèle parce que c'est ce que tout le monde fait, parce que c'est facile d'y entrer, parce qu'on rencontre pleins de gens, qu'il y a une atmosphère de lycée...
Puis un autre poste plus proche de mes goûts, de ma façon de travailler...
Et le burn out... Le maudit burn out...
Après plus d'un an, je crois que j'ai enfin compris et accepté pas mal de choses sur moi même...
Depuis que mon dark passenger m'a frappée de plein fouet il y a quatre ans de cela, ma vie a radicalement changé. Pas seulement parce que j'ai déménagé au pays des fromages tout ronds, mais parce que je ne pouvais bien évidemment plus avoir la même vie de fêtarde invétérée qu'autrefois.
Pendant 4 ans, je me suis acclimatée d'une vie pas faite pour moi en rêvant, soupirant, espérant, attendant, de pouvoir revenir à ma vie d'avant...
Et puis l'année dernière est arrivée.
Le burn out est arrivé.
Pour beaucoup de personnes, l’anxiété, la dépression, le burn out, ce ne sont pas des vrais maladies, et qu'on ferait bien de se remuer, que la vie c'est pas du gâteau (comme disait Mano Solo), et que si on s'effondre à la moindre contrariété grand Dieu on ne va jamais y arriver...
Il m'a fallu du temps pour accepter que mon anxiété fait partit de moi. Que c'est une maladie, qu'elle doit être traitée, qu'il y a des moments où elle se fera sentir plus que d'autres. Il m'a fallu du temps pour comprendre et accepter que je ne reviendrai pas à ma vie d'avant.
Le plus étonnant pour moi c'est de réaliser (très) récemment que je n'ai de toutes façons aucune envie de retourner à ma vie d'avant! Et que si celle-ci m'a menée à un burn out c'est bien que je ne la vivais pas de la bonne manière...
Ma vie aujourd'hui est beaucoup beaucoup plus simple qu’auparavant.
Je recommence doucement à me faire des amis, des gens avec lesquels je ne me pose pas de questions, avec lesquels je prends plaisir à boire un café sans me demander ce que ça veut dire.
Je me suis dirigée vers un métier beaucoup plus simple, mais infiniment moins stressant, qui me plait, qui me donne de nouveau un but, une raison de me lever la matin, et sans traîner les pieds.
Dans mon temps libre je profite de ma solitude, je lis, et avec mon homme on fait des projets, on fait nos sorties, on fait notre vie.
Aujourd'hui je n'ai plus envie de soirées en boîte jusqu'à 6heures du matin, de beuveries, de grandes fêtes à la maison... Je ne dis pas que je ne le ferai plus, mais ça ne fait plus partie de mon idée d'un bon week end... Sortir dans les bois (la plage, le parc, selon les saisons...) avec mon homme et les chiens, un ciné, une soirée pizza, un verre ou un dîner avec un ou deux couples d'amis... C'est ça maintenant pour moi le week end parfait. Et ça tombe bien parce que c'est ce qu'on fait.
Il y a encore beaucoup d'obstacles sur mon chemin mais je suis confiante.
Cette année 2016 j'ai fait un énorme travail sur moi et je suis satisfaite du résultat, je suis satisfaite de moi.
Je crois que je suis presque reconnaissante à la vie d'avoir fait ce burn out. Comme quoi il faut savoir tomber de haut, échouer, pour se relever et choisir une autre direction, meilleure pour soi.



mercredi 7 septembre 2016

Le téléphone pleure

Depuis quelques jours mon téléphone sonne de nouveau plusieurs fois en numéro privé sans laisser de message.
Je suis toujours incapable d'y répondre.
Je fixe mon téléphone qui vibre, vibre, encore et toujours, et je m'imagine les pires scénarios possibles...
Au fond de moi je sais je pense qu'il s'agit de démarchage, tout simplement, ce qui explique qu'on ne me laisse pas de message... Mais je ne peux pas empêcher mon esprit de s'égarer... Et je sens la peur s'insinuer en moi... Ça me glace... Ça remonte d'autres peurs... Et avoir peur ça me fait peur...

lundi 29 août 2016

Tout va bien?

Texte écrit le jeudi 25 Août 2016

Pas de nouvelle... Bonne nouvelle?
Selon le dicton tout devrait aller bien puisque je n'ai pas écrit depuis longtemps, et comme je l'ai maintes fois constaté, il y a beaucoup de choses à dire sur le malheur mais peu sur le bonheur...

Alors suis-je heureuse?

Je me sens mieux, oui clairement. Les médicaments m'aident beaucoup. Je suis capable de faire de plus en plus de choses, ce qui me rend très impatiente. J'ai envie de plus, je veux être "guérie", et toute panique peut m'entraîner de nouveau très bas...

Au quotidien je remarque je suis beaucoup moins en colère, que je m'énerve moins facilement et ça me fait vraiment du bien.. Je ne focalise plus toute la journée (voir également le lendemain) sur la connasse qui m'a envoyé la porte en pleine face ou l'abruti qui ne veut pas que mes chiens pissent sur un arbre sur le trottoir en face de chez lui... Je me surprends à essayer de calmer mon homme quand je le sens se crisper plutôt que de l'entraîner dans une farandole de "Non mais de toutes façons y a plus de respect!" jusqu'à ce que ce soit lui qui s'efforce de me calmer...

Je constate également qu'un événement négatif ne vient plus me bloquer pour toute la journée, oblitérer mes pensées... Auparavant, un verre cassé, un appel en numéro masqué, ma brosse à dents électronique qui tombait en panne de batterie au moment de s'en servir, et je m'effondrai en larmes, ma journée était foutue et je la passais dans un état léthargique entrecoupé de crises de larmes et d'accumulations de preuves quand à mon inutilité suprême...
Je ne dis pas que je n'ai plus de moments comme ça mais j'apprends à relativiser... A hausser les épaules, ramasser les morceaux et prendre un autre verre...

Je ne me sens plus aussi encombrée de pensées futiles et négatives... Ça ne veut cependant pas dire que mon esprit est libre, pas encore! J'ai toujours de douloureux flash-backs qui me reviennent sans raison, pêle mêle, et en quasi permanence...
J'ai toujours de gros problèmes de concentration et de mémoire... Je n'arrive pas à reprendre mes leçons ni à me concentrer sur un film dans son intégralité... J'ai parfois l'impression que j'essaie de redémarrer mon cerveau après une longue période d'inactivité, et que la machine a un peu rouillé...

J'ai également toujours de gros problèmes avec ma vie sociale... Les véritables interactions en face à face ( à l'exception de celles avec mon homme puisqu'il est le seul qui peut (veut?) passer du temps avec moi quand je suis en mode limace mutique sur le canapé...) m'épuisent terriblement...
Même si j'en profite sur le moment, au bout d'environ deux heures je voudrais pouvoir me terrer de nouveau dans mon silence et mon canapé, et je perds le fil, je m'ennuie...
Les interactions via internet me confrontent à un autre problème : mon  incapacité totale d'entretenir une correspondance régulière! Dans un bon moment j'ai envie de prendre des nouvelles des gens que j'aime. Je leur écris un message. Ils me répondent et je prends un grand plaisir à découvrir leur prise. Mais vient le moment où je dois répondre... Immédiatement après je n'y arrive pas. La lecture de leur message m'a déjà fatiguée, le reprendre point par point pour ne pas oublier un sujet m'épuise d'avance... Alors je me dis que je répondrai plus tard, dans un bon moment, et je laisse traîner... Les conversations entamées s'accumulent... Mon retard augmente et face à toutes ces fenêtres de chat, je me sens désemparée comme devant un tas de factures impayées... Désarmée, découragée, coupable et anxieuse... Mes correspondant vont-ils penser que je m'en fous? Vont-ils comprendre les raisons d'un retard que je ne parviens pas à expliquer?...
J'ai peur de ternir le peu de vie sociale qu'il me reste... C'est donc la porte ouverte à toute une série de nouvelles peurs...

L"autre principale étant la peur de l'après... Je sais quoi si l'uvw décide que je peux retravailler alors que je ne me sens pas encore prête? Et dans quoi vais-je travailler? Vais-je avoir besoin de parler le néerlandais couramment? Vais-je être enfin heureuse et épanouie? Vais-je me faire de nouveaux amis?...

Donc oui... Il y a encore du travail... Et du matériel d'écriture...
Juste...
Moins.

jeudi 30 juin 2016

C'est l'histoire de mes nuits

Texte écrit à 5h30

Parfois, généralement durant mes insomnies, je suis envahie par un flot de pensées négatives. Qu'il s'agisse de mauvais souvenirs que je revis avec la même intensité, de peurs, de scénarios complètement paranoïaques et catastrophiques... Dans ces moments là la négativité fait effet boule de neige et je me sens comme enfouie sous elle après une avalanche, je peux à peine respirer et je n'arrive pas à me libérer, c'est trop lourd, je ne peux plus bouger...
Dans ce moments je me sens tellement mal qu'il m'arrive de souhaiter faire quelque chose pour que cela s'arrête, pour que je sois enfin libre...
Et puis j'arrive à me rendormir...
En ce moment j'en suis à au moins deux réveils par nuit, sans parvenir à me rendormir pendant ce qui me paraît être des heures...
En ce moment je suis dans une phase où je ne supporte pas mon corps, où chaque photo, chaque reflet me dégoutte et je ne parviens pas à croire que c'est moi...
Mardi j'ai socialisé seule pour la première fois depuis des mois. Je suis allée prendre un café chez une de mes voisines. Ça a duré 1h30 je ne pouvais pas plus. Mon homme s'est extasié. Je sais qu'il est fier du moindre de mes progrès mais cela me fait parfois me sentir comme une enfant spéciale, on me félicite d'être parvenue à faire quelque chose de naturel pour tout le monde...
Il est 5h30 et je ne dors plus...
J'ai mal partout mes yeux me brûlent, je suis épuisée mais mon cerveau refuse de se reposer... Il est toujours là pour alimenter mes peurs...
Me plonger dans un livre et lire lire lire jusqu'à ce que les lignes tremblent et s'entremêlent... pour parvenir à tromper mon cerveau et à me rendormir avant qu'il ne se remette à me torturer...
C'est l'histoire de mes nuits...
(pix by imaginated_friends)

vendredi 24 juin 2016

J'ai eu 30 ans!


J'oublie d'écrire.
J'oublie d'écrire et j'oublie de dire que j'ai eu 30 ans!
J'ai eu 30 ans et un très bon week end d'anniversaire. Mes loulous de Paris sont venus et m'ont gâtée, mon homme aussi... On a fait du bateau, on a fait la fête et j'ai pus profiter de moments seule, de moments calmes...
Pendant presque 10 ans je me suis demandée ce que ça faisait d'avoir 30 ans, et comment je voulais voir ma vie.
J'ai l'impression d'avoir 30 ans depuis un moment déjà.
Même si je ne veux pas avoir d'enfants, j'ai construit ma petite famille dans ma maison à moi avec mes cinq animaux et l'homme de ma vie.
A cause de ma maladie je n'ai pas vraiment vu une progression dans ma façon de vivre puisque toutes les fêtes et socialisations se sont arrêtés quasi du jour au lendemain.
Pendant longtemps je me suis raccrochée à la Lucie fêtarde que j'étais mais j'accepte aujourd'hui que cela ne soit plus moi.
Aujourd'hui, à 30 ans, je m'en fous de ce qu'on peut penser de moi, je n'essaie plus d'être cool, je ne subis plus la pression de groupe, et je vis pour moi.
A 30 ans je ne bois plus d'alcool cheap, je ne dors plus en couchsurfing, je ne suis pas loin des voyages en 1ère classe, je pense que ce sera pour la 40aine!
A 30 ans je ne m'étais pas imaginée malade, mais je m'étais imaginée heureuse et c'est ce que je suis en général.
A 30 ans je me cherche toujours professionnellement, je ne sais pas encore pour quoi je suis faite, mais je cerne de mieux en mieux pour quoi je ne le suis définitivement pas!
J'ai encore beaucoup de travail sur moi à faire pour mes 30 ans mais j'aborde tout ça très sereinement.
A 30 ans je sais que rien n'est écrit, que tout peut changer, et que je ne sais rien.
C'est agréable parfois de se laisser porter par la vie.

(Et sinon je vous invite à écouter cette chanson d' Iwan Rheon (aka Bolton dans Game of thrones) )

samedi 21 mai 2016

Je suis malade

Hier, après des mois d'attente j'ai enfin vu la psychiatre du centre où je me soigne.
Avec le rapport de ma psychologue et après avoir beaucoup discuté, son verdict est tombé: je dois prendre des médicaments.
Je dois prendre des médicaments parce que j'ai une maladie mentale. Et qu'il faut la soigner. Qu'elle comprend que j'ai voulu le faire moi même, mais que c'est une bataille que je ne pourrai pas gagner... Ca fait 6 mois...
Alors on va reprendre des médicaments pour 1-2-3ans...? Et puis on arrettera, et puis ça reviendra, et puis on en reprendra...
C'est comme ça...
Il faut que j'arrête de me dire que c'est un mauvais moment de ma vie, c'en est un en effet, mais c'est ma vie maintenant. Je dois l'accepter, je suis malade.
Ca fait bizarre de ne plus l'appeler par des euphémismes, "ma condition", "mon dark passenger"... Non c'est ma maladie...
C'est ma maladie que j'ai sans qu'on sache pourquoi, parce que c'est comme ça c'est la vie c'est pas juste mais j'y peux rien et ça pourrait être pire...
On va continuer la thérapie, pour que les rechutes soient moins douloureuses, et arrêter de prétendre qu'un jour je redeviendrai celle que j'étais il y a 4 ans...
Ca n'arrivera pas.
Tant pis. Tant mieux.
Et je peux être heureuse même si je ne fais plus jamais space mountain...(ptite larmichette quand même...)
Il faut que j'arrête d'être nostalgique de celle que j'étais et de toutes ces choses que je pouvais faire, et que je me concentre sur celle que je suis, celle que je veux devenir, et sur tout ce que je peux faire!
Je ne dis pas que ça va être évident, mais je crois que j'avais besoin de l'entendre, et c'est peut être ce que mon homme voulait me faire comprendre en me disant que je devais accepter...
Je n'ai pas à avoir honte, je n'ai pas à me sentir coupable...
Je suis malade.

lundi 16 mai 2016

Moi et... les autres...

Hier après midi nous sommes rentrés de notre week end à Bruges (ouiiii c'était super merci!). De ce fait, il me fallait donc lutter de nouveau contre ma peur des transports en communs en prenant encore le train.
L'aller s'était plutôt bien déroulé, nous étions partis le matin, j'ai eu deux moments de stress mais que j'ai réussi à gérer sans drame.
Le retour par contre...
Le premier train, un régional nous emmenait de Bruges à Anvers. Durée 1h50. Montons donc dans le wagon... Rempli de scouts... Anarchie totale, boucan phénomal, et crise de panique quasi immédiate, malgré le casque anti bruit (super sexy) que mon homme m'a mis sur les oreilles. Obligés de changer de wagon au premier arrêt (au bout de 40 minutes) pour enfin trouver calme et sérénité...
Donc déja bien secouée, nous arrivons à Anvers, et prenons nos places dans le Thalys.
Et là, c'est le fameux bébé bruyant...

Comprenez moi bien... Un bébé qui pleure c'est chiant... Mais un bébé qui pleure c'est pas de la faute des parents,c'est un bébé ça pleure, mais on apprécie dans ces cas là que les parents l'emmènent sur les passerelles...
Là on avait droit au"bébé" (je mets les guillemets parce que pour moi quand ça marche c'est plus vraiment un bébé) désoeuvré qui a donc décidé de jouer pendant 15 bonnes minutes à claquer la tablette de son siège, puis à gambader partout en poussant des "lalala lalilou" bien fort sans que personne ne trouve rien à redire...
Compte tenu de ma "condition", je suis extrêment sensible aux stimulis extérieur, je n'arrive pas à ne pas focaliser dessus, ça me met dans une rage folle, ça m'agace à un point inimaginable, ça peut me mettre dans un état pas beau à voir.
Je ne dis pas ça pour que vous vous mettiez de mon côté, je pense que tout le monde en aurait eu bien marre de ce gamin, et surtout, surtout, de l'absence totale de supervision de la part des parents! Rien n'était fait pour qu'il soit moins chiant! Il en a même fait aboyer notre chien qui apparemment, comme moi, ne supportait pas les claquements secs de la tablette...
Quasi à la fin du trajet, mon homme, aussi blasé que moi et qui a du mal à me voir aussi agitée, s'est permis une réflexion... Et là alors attention, tout le wagon court à la défense de ce couple de parents incompétent en nous disant "ah bah oui mais c'est un bébé, un bébé ça fait du bruit, vous comprenez pas parce que vous en avez pas, et pis c'est les transports en commun et c'est comme ça..."
Ah...
J'ai empêché mon homme de rentrer dans un débat qui nous aurait fait plus de mal que de rien mais depuis hier soir vraiment, ça me reste en travers de la gorge...
Qu'est ce que c'est que ces inepties?
Comme je l'ai dit précédemment, je comprends très bien qu'un bébé soit plus bruyant que la moyenne, ce que je ne comprends pas c'est qu'on le laisse agir comme un petit roi en se moquant totalement du désagrément que ça entraîne autour de soi parce que "c'est un bébé, un bébé ça fait du bruit"...
Et cette phrase "vous comprenez pas parce que vous en avez pas"... Donc parce que j'ai fait le choix de ne pas avoir de bébé je me dois de supporter l'incompétence des autres à les éléver? Non je suis désolée mais alors là je ne suis pas du tout d'accord! Ca n'a rien à voir avec le fait d'aimer ou pas les enfants, et je ne suis pas un tyrant qui veut les baillonner quand ils jouent dans le jardin, moi je parle d'éducation! Un bébé ça fait du bruit c'est un fait. Un bébé ça s'élève c'est un autre fait. Et si ton bébé il est super chiant et qu'il fait plein de bruits pourquoi tu imposes ça à la communeauté sans rien faire?
M'en serais je sortie aussi bien si mon chien avait décidé de grogner et d'aboyer tout le voyage parce que "c'est un chien, un chien ça aboie"?... J'en doute...
Qu'est ce qu'on en déduit? Que mon chien est mieux élevé que leur gamin?

Honêtement je ressens un profond découragement sur la société qui m'entoure... J'ai été bien élevée (je ne me lance pas des fleurs je considère que bonjour madame-merci madame-mouche ton nez etc c'est normal). Et dans mon éducation on m'a appris un principe très très très simple: ne fais pas aux autres ce qu'on n'a pas envie qu'ils nous fassent.
En pratique ça veut dire quoi... Que je ne prendrai jamais un coup de fil dans le train en parlant soudainement super fort (les gens qui n'ont toujours pas compris que c'est pas parce qu'on t'appelle de loin que t'as besoin d'augmenter le volume), que je ne laisserai pas mon chien aboyer sans rien faire, que je ne laisse pas mes affaires dans le passage, que je ne mettrai pas de musique dans mon jardin, que je fais attention au volume de ma télé, que je préviens mes voisins si je devais faire une soirée...
Comment se comporte les autres?
Les autres ils laissent leur enfants jouer au football contre la cloture en bois qui borde nos jardins respectifs sans rien leur dire, ou alors ils les laissent hurler à la mort dans le jardin parce qu'il faut bien qu'ils se défoulent... Les autres ils allument leur enceintes dans les transports en pensant que tout le monde se réjouit d'entendre leur musique de merde... Les autres ils iraient garer leur vélo devant les fenêtres de votre maison... Ils sont quatre dans le train ils vont converser comme s'ils étaient seuls au monde sur la terrasse de leur maison de campagne...

J'ai vraiment l'impression qu'on est passé de "on est en communeauté faisons nous petits pour que personne ne dérange personne" à "on est en communeauté alors tout le monde fait un max de bruit et on doit faire avec"...

Moi je peux pas supporter ça...
J'en ai marre de faire autant attention et de passer pour la méchante quand au bout d'1h30 on daigne dire à des mauvais parents qu'ils devraient peut être faire quelque chose pour que leur gamin soit plus silencieux...

Mais on passe pour des vilains méchants sans coeur...
Bouhou t'aimes pas les enfants!
Bouhou bouhou bouhou!

Non c'est pas que j'aime pas les enfants... J'aime pas la façon dont vous éduquez vos enfants... Et je vous aime pas non plus...

Il est 7h56 ça fait 12h que ce voyage du retour est fini et j'en ai encore les larmes aux yeux, j'en tremble encore et je sais que toute ma journée d'aujourd'hui, voir de demain, va en subir les conséquences...
Mais ça les mauvais parents du train ils en ont rien à foutre... On est juste des méchants qui n'aiment pas les enfants...

lundi 9 mai 2016

Aujourd'hui j'ai pris le bus.

La semaine dernière a été pleine d'exercices comme dirait ma psy, de réussites comme je préfère les appeler!
La semaine dernière je suis allée à un concert en incluant train et tramway!
La semaine dernière je suis allée au restaurant avec mon homme!
La semaine dernière j'ai fait 16km de vélo et je suis allée à la plage!
La semaine dernière j'ai joué la parfaite hôtesse en recevant ma belle famille!
La semaine dernière je suis allée au cinéma!

Même si je suis très contente d'avoir pus faire tout ça, ce ne fut bien évidemment pas sans difficulté!
Mais ce dont je suis la plus fière, c'est du fait qu'aujourd'hui j'ai pris le bus.
J'ai pris le bus deux fois.
J'ai pris le bus deux fois pour des trajets de plus de 20 minutes.
J'ai pris le bus deux fois pour des trajets de plus de 20 minutes toute seule!

Prendre le bus c'est un acte anodin pour beaucoup de gens.
C'est difficile d'expliquer pourquoi pour moi prendre le bus toute seule c'est plus difficile qu'aller à un concert avec mon homme...

Les transports en commun ça reste ma bête noire, c'est ça qui me fait le plus peur, le plus angoisser, qui me fait paniquer.... 

Normalement je ne l'aurai pas fait. Je n'aurai même pas essayé. Mais hier j'ai crevé mon vélo. Alors pour aller voir ma psy je n'avais pas le choix.

Je suis fière de moi mais je suis maintenant vraiment épuisée et émotionnellement également.
Allez expliquer ça aux gens que faire un trajet de bus banal puisse vous rendre aussi faible, aussi fragile...

Mais je l'ai fait! Aujourd'hui j'ai pris le bus! Toute seule! Sans mon chien! Sans écouteurs! Sans rien!

samedi 7 mai 2016

Moi et les trolls...

article écrit le 5 mai 2016

Sur Facebook je suis différentes pages publiques: informations, magazines féminins, conneries marrantes... Et à chaque publication, je suis attérée par la négativité dégagée par les commentaires... Pas même relative au sujet du post, mais contre d'autres internautes qui ont voulu exprimer leur opinion, faire une blague, ou autre...
D'ordinaire je ne lis pas ces commentaires parce qu'ils me dépriment... Parce que je suis attérée par le stupidité et la méchanceté de ces trolls... Mais hier soir, en rentrant du restaurant avec mon homme, j'étais un peu tipsy et je me suis vraiment amusée à les provoquer, comme un toréador agitant sa cape rouge... Et il y en a une qui a mordu à l'hameçon (oui on passe de la corrida à la pêche c'est comme ça!)... Et mon Dieu quelle étroitesse d'esprit, quel premier degré... Au lieu de répondre sérieusement à ses commentaires, d'appliquer une logique pour démonter ses arguments illogiques (je dis qu'en Europe c'est l'heure d'aller se coucher, elle me répond qu'il faut que j'arrête de croire que je suis la seule à vivre en Europe...) , je ne faisais que des blagounettes qu'elle n'avait pas l'air de comprendre, et auxquelles elle répondait en utilisant un ton paternaliste et supérieur...
Rappelons que le post initial racontait l'histoire d'une femme qui quittait son emploi pour un long voyage en bateau avec son chat... Un sujet délicat ayant de quoi soulever les tensions...
Hier soir je me suis amusée de cette situation...
Mais que c'est triste...
Que c'est triste de disposer d'un outil aussi génial qu'internet pour se faire écharper pour une opinion différente, une faute d'orthographe, ou juste parce qu'on est là...
Qu'il est triste de constater ces mauvaises herbes qui s'épanouissent dans tant de négativité, tous ces gens qui ont besoin d'en rabaisser d'autres pour se sentir mieux dans leur peau...
Je sais que j'enfonce ici une porte ouverte mais je suis triste de constater que les trolls ont pris le pouvoir. On ne peut rien faire pour les raisonner, ils sont allergiques à la logique. On ne peut que les éviter en ne lisant plus les commentaires et en n'en postant plus. Qui a envie de se faire insulter parce qu'on a dit qu'on avait le mal de mer? Ils ont gagnés... Qu'ils prennent nos commentaires, je garde ma fierté.

mercredi 4 mai 2016

Dans ces moments là...

Hier soir j'ai eu un moment de totale panique parce que mon tatouage sur mon avant bras a complètement gonflé et me démangeait beaucoup. Les scénarios catastrophes s'enchainaient dans ma tête et l'amputation de mon bras gauche me semblait une option tout à fait possible...
Un e-mail et une réponse de ma tatoueuse plus tard, j'étais complètement rassurée!
Je sais qu'un jour j'arriverai à contrôler ma panique des lieux publics et endroits fermés, mais le stress de la vie quotidienne, exagérer les conséquences possible de chaque problème... Est-ce que j'arriverai à gérer?
J'essayais d'expliquer à mon homme hier que c'est dans ces moments là où j'ai envie de tout laisser tomber, où je me dis que ça n'en vaut pas la peine, que même si j'irai peut-être mieux, je ne serai jamais "normale"...
Quand j'étais au plus bas, j'avais développé une sorte d'anasthésie aux sentiments, aux émotions... J'étais constamment triste. Et c'était tout...
Maintenant que je recommence à ressentir des choses, ces moments de panique me fontomber de si haut qu'ils me plongent dans un intense desespoir...
Dans ces moments là je perds toute logique, tout contrôle, toute fierté...
Et le bonheur de la victoire, d'avoir surmonté une peur en me rendant à un concert à Amsterdam, est immédiatemment remplacé par le pessimisme, par le sentiment que quoi que je fasse et combien je me batte importe peu... Parce que mon dark passenger ne me laissera jamais tranquille...

C'est comme ça que je me sens dans ces moments là...

mardi 19 avril 2016

I couldn't do it...

Je me douche, je me maquille, je choisis avec soin ma tenue, mon nouveau cardigan avec des flamants roses, je prends un selfie, je me trouve presque jolie...
Mon homme rentre, on va promener le chien, le stress commence à m'envelopper la poitrine... Je résiste à prendre la pilule magique... Ce n'est pas comme ça qu'on progresse... 
On marche jusqu'à la gare, je recharge ma carte, on attend le train, il est quasi vide, c'est un intercity (le moins pire), on va jusqu'à Amsterdam en papotant.
En arrivant à la gare je le sens déja moins... Il fait froid... Il y a du monde...
On s'engouffre dans le métro.
Sur le quai la pression monte...
Il n'y a pas spécialement de monde mais je vois chaque personne en slow motion...
Notre métro arrive, on monte dedans et là... C'est non...
Les larmes coulent, je me mets à trembler... Je peux pas... Il y a trop de stations... Il est tard... Et si le métro reste bloqué entre deux stations? Je pourrai pas supporter... J'ai l'impression que mon estomac joue de l'accordéon avec lui même... Je sens mes forces me quitter et je pleure...
Alors on est descendu...
Alors on est rentré à la maison...
Alors on n'a pas pus aller au concert de Noel Gallagher...
Alors on a perdu du temps, de l'argent...
Alors je ne sais pas si je suis capable d'aller à un concert puisque je n'arrive pas à prendre le métro...
En tous cas hier je n'ai pas réussi...
Mon homme n'a cessé de me répéter qu'il est fier de moi, que c'est déja beaucoup, qu'il s'en fout du concert, qu'il s'en fout de l'argent du concert, de ne pas me sentir coupable...
Mais je me sens coupable... Je me sens triste... J'ai l'impression de l'avoir laissé tomber ainsi que tous ces gentils messages sur ma photo sur facebook hier soir...
Non je n'ai pas pus y aller... Non on n'a pas pus passer une bonne soirée à boire des bières en regardant un bon live...
Je veux tellement aller mieux que je fais encore des projets sans savoir s'ils sont réalisables...
Ma psy m'a dit de bien écouter mon corps, de ne pas forcer pour ne pas revenir en arrière, et qu'il y aura des fois où je n'arriverai pas à faire des choses que j'arrivais à faire avant... 
Ca reste tellement difficile... 
Hier je n'ai pas pus prendre le métro.
Hier je n'ai pas pus aller au concert.
Hier je me suis sentie très très crappy...
Alors aujourd'hui je ressens encore le contrecoup, je suis allée promener mon chien et je me sentais tendue, stressée à l'idée qu'il se batte avec un autre chien, que quelque chose arrive... Je me sens fatiguée... Triste... Et déçue de moi même...
Et ça se matérialise par encore plus de shopping en ligne...

mercredi 6 avril 2016

Sleeeeeeeeepy

En ce moment c'est difficile pour moi de garder les yeux ouverts...

Avec mon Dutch on a fêté notre première année de bécotage intensif. Pour l'occasion on a échangé les cadeaux et j'étais heureuse d'être agréablement surprise par le sien! Chaque jour il me montre à quel point il est super!
On a été au restaurant pour fêter ça, et il s'était assuré qu'on ait une table près de la fenêtre, pour que je sois à l'aise, ce qui a été le cas.
Je me rends compte avec plaisir qu'aujourd'hui j'arrive à aller au restaurant, à la journée porte ouvertes de l'opéra national (ok en faisant une mini crise de panique dans la salle - en même temps quelle idée pour l'ouvreuse de m'installer en 2eme balcon tout au milieu???), à une comédie musicale... Je suis contente de pouvoir ressortir un peu, même si chaque sortie me draine de toute mon énergie... Trois heures dehors pour moi c'est l'équivalent d'une semaine de travail intensif pour une personne normale... Je finis ma journée avachie sur mon canapé, dormant à moitié, luttant pour soulever la télécomande...
Mais au moins maintenant j'y arrive...

Ce matin j'ai également fait des analyses car il se pourrait que ma dépression ait des origines physiques plutôt que mentales. On en saura plus d'ici lundi.

Je continue à faire des projets, dont le mariage de mon ami Markus, je suis vraiment touchée d'avoir été invitée, et j'espère que nous pourrons nous y rendre.
Je continue à faire du shopping de façon compulsive, je dois l'avouer...

Je suis toujours très très très fatiguée...
J'ai du mal à faire des choses contructives... Toujours...
Mais on va y arriver...
On va y arriver...

Aussi, pas de nouvelle de ma mère depuis notre dispute. J'ai décidé de faire un pas de plus, pour avoi une explication. On va voir ce que ça donne... Mais je ne suis pas convaincue...

lundi 21 mars 2016

Allô Maman bobo...

On dit que c'est dans l'adversité que l'on reconnaît ses vrais amis... Mais qu'en est il de sa famille?
Je me suis souvent étalée ici sur l'abandon de mon père et ses conséquences... Me voilà arrivée au point où j'ai besoin de parler de ma mère...

Elle et moi on a eu des relations tendues pendant mon adolescence, et les choses ont dégelées quand j'ai quitté le domicile familial à 19ans. On a commencé à se voir parce qu'on en avait envie et plus par obligation.
Moi, je trouvais ma mère super cool : je pouvais sortir avec elle et mes amis, elle ne jugeait pas nos soirées, elle allait en concert métals, en festivals... Et on était en plein dans les dramas juridiques avec mon père, donc sa présence m'était d'autant plus précieuse, comme un contraste éclatant avec l'absence de celui-ci...

Seulement même si on s'amusait et que je l'idéalisais, on n'a toujours pas réussi à être proches... En même temps, être vraiment proche de quelqu'un a toujours été difficile pour moi... Oui je peux raconter ce qui m'arrive, comme un narrateur externe... Les sentiments? Ils me paraissent évident. Et si on ne me questionne pas dessus, je ne vois pas l'intérêt de les balancer au visage des gens...
Du fait de l'hypersensibilité de ma famille, j'ai toujours été génée, embarassée par les sentiments, et n'ai jamais ressenti de soulagement à déballer les miens...
On me l'a souvent reproché "tu ne nous dis rien", "tu gardes pour toi"... Comme si je devais m'ouvrir pour les autres... Si ça me va à moi de ne pas pleurnicher au téléphone pour un oui ou pour un non... Devrais-je m'ouvrir juste pour les autres? C'est un concept qui m'a souvent dépassée...
Il n'empêche que ce concept, ce manque d'étalage de sentiments et d'émotions, m'a souvent été reproché par ma mère, toujours à me gronder que je ne raconte rien... Moi j'ai toujours trouvé cela "amusant" qu'elle se dise que ça vienne de moi... Parce qu'effectivement je me confie et m'ouvre peu, mais peu ne veut pas dire jamais... Il y a des personnes qui réussissent à m'ouvrir, auxquelles je me confie même si ce n'est pas souvent... Ma mère ne fait pas partie de ces personnes...
Seulement, après maintes et maintes réflexions comme quoi "mais je suis ta mèèèère tu peux tout me dire", et maintenant que je suis en dépression, j'ai décidé d'ouvrir mon coeur à ma mère, j'ai décidé pour la première fois de l'appeller au secours. Parce que c'est la première fois que je suis face à quelque chose plus gros que moi, que mes sentiments m'étouffent, que j'ai besoin d'aide pour remonter à la surface...
Et la réponse de ma mère est des plus décevante...

De mon côté, ce que je vois, c'est un détachement... Avant on se téléphonait, plus maintenant... Quand je lui demande de venir me voir (demander quel euphémisme c'était une avalanche de message pour qu'enfin elle me donne une date...), elle menace d'annuler sa visite pour des broutilles, et quand elle est là, elle se comporte en invité pour les choses importantes, est sans gêne pour celles sur lesquelles elles devraient se réfréner, passe une journée à bouder pour une réflexion qu'elle a mal pris...
Et là, pour moi c'est une grosse blessure interne...

Je ne sais pas à quoi ça ressemble une famille "normale", je suppose qu'il y a autant de style différents qu'il y a de famille... Mais pour moi, appeler ma mère à l'aide c'était espérer être couvée, qu'on s'occupe de moi... Que ce soit dans le pratique; courses, ménage, etc... et dans le mental (viens on va se faire les ongles! et si on se regardait ce film rigolo?)... Mais non, moi j'ai eu une adolescente à la maison! Quelqu'un à distraire, à occuper... Quelqu'un qui avait l'air d'être venue pour passer un week end de dépaysement aux Pays-Bas et pas pour s'occuper de sa fille en dépression...

Depuis son départ (on parle du mois de janvier), aucun plan n'a été fait pour que l'on se retrouve...
Et hier, hier au cours d'une conversation sur facebook, j'apprends qu'une semaine de vacances est prévue entre elle, mon frère (incluant belle-soeur et nièce), et mon cousin (avec également sa petite famille) cet été... Et personne ne m'a invitée...
Alors oui on va me dire que le fait que ce soit mentionné compte pour une invitation, que j'exagère d'être vexée que c'est n'importe quoi et bla et bla et bla...
J'assume totalement le fait que ma dépression me rend parfois très paranoïaque, et que je n'ai plus de filtre! Mon tact s'en est allé et les choses sortent de ma bouche comme elles sont arrivées dans ma tête. Donc j'ai répondu que j'étais vraiment vexée.
Et encore une fois, je n'ai pas eu la réaction espérée...

Je comprends que je ne suis pas facile à vivre en ce moment, mais ce que je fais subir aux autres, ce n'est pas le 10ème de ce que je subis chaque jour... Ce que j'attends des autres? Pas qu'ils me guérissent... Pas qu'ils remettent en question les choix que j'ai fais pour me guérir (mais t'es sûre que ta psy elle est bien? et pourquoi tu prends pas de médicaments?)... Simplement qu'ils soient là pour moi, qu'ils s'intéressent à moi, surtout surtout qu'ils ne se formalisent pas quand parfois mon ton est sec, et qu'ils aient de la patience... Oui il y a beaucoup de choses que je prends mal et c'est parfois irrationnel, et c'est parfois exagéré, mais il faut me le faire comprendre... Ma mère, elle fait tout ce qu'il ne faut pas et dans cette dernieère situation elle m'agresse, se braque, puis c'est silence radio...
Trois psys, trois fois que ma relation avec ma mère est décortiquée, explicitée, trois fois qu'on me dit la même chose : je ne peux pas la changer.
Je le sais, mais là je suis vraiment vraiment déçue... Il ne s'agit plus pour moi d'une dispute comme on en a eu des centaines parce qu'elle se met à texter en plein dîner au restaurant... Pour moi c'est la preuve que ma mère n'est pas là pour moi... Qu'elle est incapable de se faire passer en second, de faire preuve d'un peu de maturité dans un moment où moi je ne peux pas prendre sur moi...

Alors maintenant je fais quoi?...
Couper les ponts me semble drastique, et mon unité parentale ne se composant que d'une personne, les conséquences risquent d'être assez déplaisantes...
Me replier dans le silence en attendant qu'elle fasse un grand geste qui me prouve son intérêt?... Je risque d'attendre longtemps...
Faire comme d'habitude? Quelques jours de silence puis se reparler comme si de rien n'était? Je ne crois pas en être capable... Quelque chose s'est vraiment brisé en moi, je me sens vraiment délaissée, je lui en veux vraiment...

Je me demande ce que ça fait de faire partit d'une famille unie, aimante, qui ne passe pas son temps à se disputer pour des broutilles et pour qui le bien être des uns et des autres compte plus que le sien...

Il semblerait que je sois également exclue de ma famille...

mardi 15 mars 2016

En trois ans aux prises de l'anxiété et quelques mois de la dépression, j'ai énormément changé. Je ne parviens pas toujours à me reconnaître, que ce soit mentalement ou physiquement...
Mentalement je suis passée de la super fêtarde toujours partante à faire à peu près n'importe quoi, à quelqu'un pour qui l'idée d'une soirée parfaite c'est un paquet de popcorn et une saison d'Orange is the new black et surtout... personne...
Le matin quand je promène mon chien j'espère souvent ne rencontrer personne pour ne pas avoir à parler à des gens... Je me reconnais à présent dans les descriptions d'introvertis... Le suis-je devenue?
La présence de proches me manque... Mais je préfèrerai importer les miens plutôt que de m'en faire de nouveaux... Cette dernière solution impliquerait que je sorte de chez moi, que je fasse des efforts pour apprendre à connaître quelqu'un, relancer des invitations, et sortir, le plus difficile... Alors je le fais pas... Puis avec qui le ferais-je de toutes façons?
Je sais que pour l'instant sortir est toujours problématique alors les nouveaux amis ça devra attendre... Tout comme la carrière... Et tout comme apparemment la perte de poids... Car malgré le fait que je fasse super attention à ce que je mange je ne semble pas perdre un gramme... Alors je suis le plus grosse que j'ai jamais été et sans amis et sans travail...Et c'est comme ça et il faut que je l'accepte...
Voila... C'est super...
Ca fait maintenant quatre mois et même si je vois des progrès, les "rechutes" sont nombreuses... J'en ai marre je suis frustrée je suis fatiguée...
Je ne sais plus qui je suis...
J'avance toujours à tatons en ayant besoin de me cacher dans le placard de temps en temps (c'est une image bien sûr parce qu'un placard c'est bien le dernier des endroits où je me sentirai en sécurité)...
Ma psy voudrait que j'avance dans la bataille contre mes angoisses en cherchant à les braver petit à petit... Mais je n'arrive toujours pas à fonctionner correctement... Depuis notre dernier rendez vous je suis repassée en mode triste et démotivée...
Je suis fatiguée...
Tellement fatiguée...

samedi 5 mars 2016

Papa m'aime pas...



Cette nuit j'ai rêvé de mon géniteur... J'ai rêvé que mon frère et moi nous étions réconciliés avec lui et qu'on passait du temps ensembles depuis quelques semaines, quelques mois...
J'ai rêvé de mon père tel qu'il est dans mes souvenirs de jeune fille de 17ans et non comme je l'ai revu à l'audience quelques années plus tard.
Evidemment nos retrouvailles ne se passaient pas bien puisqu'il n'avait pas changé...
En gros, j'ai rêvé que je criais sur mon père, que je lui assénais enfin ses quatre vérités, son incompétence en tant père, son "hillbillysation", son égocentrisme, sa médiocrité navrante, son échec sur le simple fait d'être humain...
Je n'ai jamais eu l'occasion de dire à mon géniteur le peu que je pense de lui...
Est-ce que cela me soulagerait? Est-ce que je voudrais pouvoir le blesser avec mes mots? Le faire culpabiliser?
J'ignore tout de sa vie à présent, je sais s'il est heureux ou malheureux, malade ou en bonne santé, toujours un alcoolique et/ou toujours un enculé...
Parfois je me dis qu'il s'en est trop bien sorti... Qu'il a gagné puisqu'il n'a plus rien à nous payer et qu'il s'est débarassé de nous...
Parfois je voudrais qu'il paie...
Parfois je voudrais que ce soit moi qui lui fasse du mal, parfois je voudrais que ce soit la vie...
Est-ce que je devrais le contacter du haut de mes presque trente années pour lui dire combien je le méprise et combien je le hais?
Qu'est ce que cela changerait?
Ce n'est sûrement pas lui qui se réveille en sursaut parce que je suis apparue dans ses songes...
Je n'ai pas de père...
Et cela ne changera jamais....

mercredi 2 mars 2016

At last I see the light

Il semblerait que ces dernières semaines j'ai fait pas mal de progrès concernant ma dépression et mon anxiété. Je me challenge en me forçant à faire des choses que je ne pense pas forcément être capable de faire, et évidemment ça impacte mon moral positivement puisque j'y arrive!
Alors maintenant, le truc c'est qu'il ne faut pas que je me croie guérie, prête, insummersible parce que ça fait deux semaines que je n'ai pas pleuré! C'est là le piège. Il faut que je me souvienne que je suis toujours malade, et ce n'est pas parce que je parviens à aller au cinéma que je suis prête à passer la soirée en boîte ou à pousser des "aaaaah" dans un grand huit.
C'est frustrant.
Ces dernières semaines j'entrevois de nouveau une vie normale, mais elle est encore loin, et j'ai encore du travail sur moi à faire.
J'ai beaucoup de projets agréables à venir (mes loulous qui viennent pour mon anniversaire, notre première année à fêter, un week end à Bruges, une semaine à Belvès, un nouveau tatouage...) et je me motive quotidiennement dans mon apprentissage du Dutch et du piano.
Je sais qu'il est possible que tout retombe comme un soufflet, et que je ne devrais pas me décourager, il parait que je vais y arriver. Alors on respire et tant pis si ça va faire quatre mois que je suis à la maison, ça prendra le temps que ça prendra, mais un jour je redeviendrai normale, je ne serai plus malade...
Un jour...

mardi 23 février 2016

Il y aussi des jours comme ça...

Ma dépression ce n'est pas résumer ma vie en une image: moi en pyjama qui pleure sur mon canapé sans savoir pourquoi en caressant mon chat et/ou mon chien.
Il y a des jours où je me sens presque normale.
Il y a des jours, comme hier, où je me sens un peu plus énergique que d'habitude. J'ai quand même les yeux qui brûlent en début d'après midi mais pour une raison que j'ignore, mon corps décide d'ignorer ce sentiment d'extrême fatigue et me pousse vers une activité: promenade, piano, mes leçons...
Il y a des jours où j'ai envie de sortir, où j'ai envie que la femme aux pugs m'invite à prendre le thé, où j'ai envie d'avoir des gens qui viennent dîner à la maison, d'aller prendre un verre en terrasse...
Hier, dans un de ces jours là, j'ai fait une surprise à mon homme en l'emmenant voir le dernier Tarantino au cinéma. Le cinéma... Un moment que je redoutais beaucoup (le noir, le monde, l'absence de fenêtre, de sortie immédiate vers le monde extérieur...) mais qui s'est passé beaucoup plus facilement que prévu... Pas besoin de bonbon magique, ni d'exercice de respiration... Une légère boule au ventre en rentrant dans le multiplex, mais c'est passé tout seul...
Il y a des jours comme ça où je me dis que je suis sur la bonne voie, où j'ai envie de me féliciter d'avoir réussi à faire quelque chose que tous les gens normaux peuvent faire sans problème. Il y a des jours où j'entrevois de nouveau le fait que toutes ces choses que j'appréhende pourraient être de nouveau plaisantes...
Il y a des jours où je pourrai presque dire que ça va.

jeudi 18 février 2016

Ma vie en slow motion

J'avais conscience que ma vie sociale tournait au ralenti, mais c'est également ma vie sentimentale...
On a annulé le Hellfest : trois jours entiers de festivités, de concerts métal, de monde fou... Ca ne me semblait pas être la meilleure option pour passer le cap de mes 30ans.
Le mois prochain, nous avions prévu le concert de Muse, un concert que mon homme attend avec impatience... Un concert au Ziggo Dome d'Amsterdam (pour ceux qui ne connaissent pas c'est l'équivalent de Bercy), avec des drônes, un concert super cher... Un concert qui me terrorisait...
A moins d'un mois de la date je n'arrive toujours pas à aller au cinéma, alors comment envisager que je pourrai être ok dans une grande salle noire debout entourée de gigantesques hollandais avec de la musique super forte (quand entendre un vynle chez moi trop fort me donne littéralement le tourni), avec des effets de lumières et de drônes...
Hier j'ai enfin eu le courage de lui en parler... Non c'était pas du courage... Je n'en pouvais plus d'appréhender chaque fois qu'on abordait le sujet "Muse"... Je voyais son enthousiasme alors que j'étais pétrifiée à l'intérieur...
Donc je n'irai pas. Il ira avec un ami. Parce que je veux qu'il y aille, je veux qu'il en profite. Je veux pas qu'il passe son concert à se demander si je vais bien, ni qu'il en rate une miette parce que je me sens pas bien.
Je ne suis pas ma maladie... Je ne suis pas ma maladie...
Il continue de me le dire... J'ai du mal à l'accepter..
Ca fait tellement de temps que je ne suis plus moi... C'est quoi déja moi?
Je commence à me rendre compte de tout ce que je perds, de tout ce que je rate, que la vie continue d'avancer pour tout le monde sauf pour moi.
C'est dur de regarder passer le tapis roulant de la vie sans pouvoir y accéder...
On va se battre, tu vas t'en sortir, tu iras mieux tu verras...
J'ai du mal à y croire...
Je suis tellement en colère...
J'en ai tellement marre...
Au moment de ma vie où enfin je pouvais être heureuse faut que ça me tombe sur la gueule...
Putain de maladie à laquelle personne ne croit vraiment...
Peut-être que j'ai du mal à croire aussi que tout ça c'est pas ma faute... Que si je pleure sans raison c'est pas parce que je suis pathétique mais parce que je suis malade... Que je ne suis pas une loseuse mais que je suis malade...
Je m'en veux de ne pas pouvoir maîtriser ma tête comme je le faisais d'habitude quand j'étais triste... Un coup de pied aux fesses et ça repart...
Je m'en veux d'être là à geindre... a être inutile...
Je m'en veux de ne rien pouvoir faire...
Faut être patient...
J'ai jamais su être patiente...
J'en ai juste marre...

mercredi 10 février 2016

C'est quoi ma dépression?

C'est quoi la dépression?

Comment expliquer cette maladie à ceux qui ne la connaissent pas?
Je ne suis pas psy, je n'ai pas fait de recherche sur le sujet, je suppose que je peux juste expliquer ce qu'est MA dépression...

Déja, quasiment chaque matin je me réveille épuisée. Parce que ma nuit a été hantée de cauchemars et/ou de réveil(s) en sursaut, et/ou d'insomnie(s)...
Trouver la motivation de me glisser sous la douche et d'aller promener mon chien me demande un effort incommensurable. En comparaison, imaginez votre pire gueule de bois et associez à cela le fait que vous êtes ado, que vous venez de faire une fête de folie dans l'appart de vos parents et qu'il vous faut tout ranger avant qu'ils reviennent...
En général, après la promenade du chien je bénéficie d'une heure ou deux où "ça va"... C'est à dire que je ne me sens pas extenuée, ni trop triste, j'en profite en général pour faire ce qui doit être fait (les courses, l'administratif, le ménage, la lessive, etc...).
Puis, vient l'après-midi. Et avec, son épuisement des bras duquel j'ai un mal fou à m'extirper... Pareil, on ne parle pas de petit coup de pompe où on se dit qu'on aimerait bien faire la sieste, mais d'une sensation physique et mentale, d'une chape de plombs qui me tombe sur les épaules et la tête, me clouant à mon canapé, mes yeux me brûlent, je ne peux absolument pas me concentrer sur quoi que ce soit... Seulement le sommeil ne vient pas... Comme lors de mes insomnies, si j'essaie de m'endormir, de me délester un tant soit peu de cette fatigue, alors ça tourne en rond dans ma tête, comme les magic 8 balls, seulement à l'intérieur c'est rempli de mauvais souvenirs, et j'ai beau secouer ma tête dans tous les sens, y en a toujours un qui remonte, et c'est jamais "repose la question". Des souvenirs importants, insignifiants, lointain, récents, mais tous mauvais mauvais mauvais...
Alors parfois, après cette piètre tentative de repos, je me lève toujours épuisée et je pleure... Et je pleure... Et je pleure...
Pourquoi je pleure? Pourquoi je me sens comme ça? Pourquoi je suis en dépression? Tout ça je n'en sais rien, malgré ce que mon entourage semble vouloir pour moi ("Mais ta psy elle te dit pas que...?" "Mais vous travaillez pas sur...?")...
Ce que je sais c'est que dans ces moments là on n'est pas dans un petit coup de mou de "jsaispascquej'ai" comme disait Gad Elmaleh... C'est une vague de desespoir qui vous a pris sur la plage et vous emmène au large... Dans ces moments là, tout ce que je sais c'est que je suis emportée... Pour combien de temps? Pour aller où? Vais je être échouée de nouveau sur la rive ou va-t'elle m'emporter? Ce sont des questions qui me semblent à ce moment très légitime...
Dans ma dépression ce n'est pas quelque chose de particulier qui me rend triste, c'est ma propre situation... Je suis triste parce que je suis triste... Triste... Quel euphémisme...
Je me sens désespérée, je ne comprends pas pourquoi je me sens comme ça, pourquoi je n'arrive pas  faire tout ce que les gens "normaux" peuvent faire sans que cela leur demande le moindre effort... Je m'en veux de ne pas y arriver... De ne pas pouvoir me forcer... De ne pas toujours réussir à tenir les buts que je m'étais fixée pour ma journée, des buts qui, pour des personnes bien portantes, sembleront probablement incongrus et très faciles à tenir... Parce que pour moi, mes buts de la journée c'est simplement: deux sorties par jour + une activité à la maison. Donc en résumé c'est promener mon chien et "tenir" le plus longtemps possible dehors, ressortir en début d'après midi pour les courses, la psy, acheter quelque chose, et à la maison faire du ménage, une lessive, des retouches sur photoshop, quelque chose qui me fait dire qu'aujoud'hui j'ai fait quelque chose... Tout ca combiné chez une personne normale ça devrait prendre deux-trois heures max... Pour moi c'est toute une journée d'efforts mentaux et physiques, de lutte contre moi-même pour y arriver... Et je ne crie pas victoire tous les jours...
Parfois, my dark passenger s'empare de moi avant que j'ai pus finir... La vague m'emporte loin loin loin...
Et là, loin de la berge et au milieu de la mer, je me dis que je ne m'en sortirai jamais... Je me dis que ça ne sert à rien d'essayer, que si je me débats je vais juste être épuisée plus rapidement, que le courant est trop fort, que je ne peux pas lutter, qu'il m'emportera quoi qu'il arrive... Et j'ai peur... Mais en même temps je ferai n'importe quoi pour que la douleur, pour que le mal-être cesse...
Je sais que dans mon malheur j'ai la chance d'être épaulée par un homme merveilleux (enfin). Seulement je trouve ça injuste qu'il ait à gérer ça avec moi... C'est bizarre parce que quand quelqu'un tombe malade, une maladie physique que tout le monde peut voir, comme un cancer ou pour voir plus petit, une grippe, tout le monde (et même moi) trouve normal que l'autre soit là et s'occupe de sa moitié... Avec les problèmes mentaux, on dira qu'il ne doit pas s'emmerder avec ça, que l'autre est trop "messed up", qu'il devrait s'enfuir, laisser tomber, que ça n'en vaut pas la peine...
Mon homme à moi il reste... Et non seulement il reste mais il fait tout ce qu'il peut pour que je sois le moins triste possible... Et moi je continue à me dire que le mieux pour lui ce serait qu'il s'enfuisse, qu'il ne mérite pas ça, et quand je suis dans le creux de la vague, je le crois vraiment...

Alors ma dépression c'est quoi?
Une inconsistance de sentiments, de désirs et d'émotions...
Un mal-être brutal et ardent qui se manifeste quand il en a envie, ce qui fait que pour beaucoup, je ne suis pas malade, je pleurniche, je joue ma victime, je trouve un pretexte pour ne pas travailler...
Une fatigue constante, une absence de plaisir, un ennui permanent...
Et l'impression que ça ne partira jamais...
Peu importe ce que je fais...

mardi 2 février 2016

Le débonheur

On dit souvent que le malheur est source d'inspiration, et qu'on n'a rien à écrire quand on est heureux...
Qui a t'il à écrire également sur le malheur?
Malheur, je n'aime pas ce mot... Je préferai en utiliser un autre, comme débonheur... Parce que malheur ça sous-entend qu'il vous arrive plein de catastrophes, alors qu'on peut n'avoir aucun problème et être tout de même malheureux...
Alors qu'écrire sur mon débonheur?
Qu'écrire quand ma vie est toujours la même : je me lève, je prends mon petit déjeuner, je sors mon chien, j'essaie de m'activer à faire quelque chose d'utile, quelque chose qui aura donné un but, un sens à ma journée, je déjeune, j'essaie de faire une sieste, puis de trouver une autre activité avant le retour de mon homme...
Je ne parle quasiment à personne. Avoir des interactions sociales s'avère épuisant pour moi. Même si on en a parlé, on va commencer à avoir des invités, on va commencer à essayer...
J'aime le fait que mon homme me motive, qu'il sache ce que c'est, qu'il sache comment réagir... Je sais que je ne peux pas attendre la même chose des gens qui ne connaissent pas la dépression, mais je suis déçue de ne pas constater ce même comportement de la part de ceux qui savent...
Donc je ne sors presque pas, je ne vois personne, je ne fais rien, et je ne vais pas bien...
Un roman palpitant...
Parfois j'ai peur de rester comme ça pour toujours... Comme si ce qui s'était cassé en moi ne se réparerait jamais...
Parfois j'ai peur de ne pas me reconnaître quand je serai réparée, j'ai parfois l'impression que la dépression a ouvert une porte vers un autre monde que je ne pourrai pas ignorer une fois qu'elle sera refermée...
Parfois j'ai peur qu'un jour, j'arrêterai  de me battre... C'est tellement difficile... Se battre contre la dépression c'est comme être englué dans des sables mouvants et essayer d'avancer quand même... Parfois c'est contre productif : il y a des jours où il faut se laisser aller, où il faut pleurer pleurer pleurer, où il faut que ça sorte et ne pas se forcer... Alors qu'il y a des jours où on doit faire avec l'engluement et se pousser... Ce n'est pas facile de reconnaître quel jour on est...
J'ai parfois l'impression de me battre dans le vide... Sans connaître le but...
Ca fait trois ans et demi que je me bats... Et je suis très fatiguée...
Très très fatiguée...
Alors qu'écrire sur ma dépression?
C'est peut être la plus ennuyeuse des maladies...

jeudi 14 janvier 2016

Deux mois plus tard...

Aujourd'hui je suis triste... très triste...
Aujourd'hui est un de ces jours où j'ai la migraine, la migraine qui ne passe pas, peu importe les médicaments que je peux ingurgiter contre...
Aujourd'hui est un de ces jours où je pleure sur mon canapé sans trop savoir pourquoi...
Aujourd'hui est un de ces jours où je me dis que ça n'ira pas mieux...
Où je me dis que de toutes façons ça ne sert à rien, que je serai toujours dans cet état là, que je me sentirai toujours aussi seule, aussi mal...
Je vois le monde vivre sa vie autour de moi alors que la mienne est figée dans mon salon...
Je n'ai plus rien...
Rien à attendre, rien à rêver, je ne veux rien, je ne fais rien, je me fous de tout et j'ai mal à cause de tout à la fois...