samedi 3 décembre 2011

Nostalgie quand tu nous tiens

                Une rapide conversation via le chat de facebook avec mon allemand pour me replonger dans des souvenirs d’il y a déjà trois ans, mais qui me semblent si proches… Le bonheur de voir qu’on ne s’oublie pas, qu’on se reverra bientôt, de savoir qu’il est sincère et d’être sûre que moi aussi…

Regarder les photos, se souvenirs de ces délires au Sziget, à Paris, à Berlin, à Cambridge… Du grand n’importe quoi sur toute la ligne, avec ces grandes discussions devant des cafés…


Parfois j’ai l’impression que j’étais quelqu’un d’autre à cette époque, plus paumée, certes, mais peut-être un peu plus rock n’roll, un peu plus inconsciente… Sans vraiment savoir si c’est un bien ou un mal…
Aujourd’hui ma vie me semble un peu terne de temps en temps… Oui on s’éclate bien… Oui… Mais… Je me sens parfois guidée par la peur, la précaution, les conséquences… Je me sens beaucoup moins impulsive, beaucoup plus autoritaire et exigeante, beaucoup moins fun…

Cela fait un moment que j’ai l’impression qu’une petite part de lumière s’est éteinte en moi… J’aurai voulu la voir briller encore longtemps, fort, comme avant, mais la vie me l’a enlevée…

Je ne sais comment retrouver cette innocence disparue petit à petit, cette capacité d’apprécier tout le monde tout de suite, de ne pas voir leur défauts, de vivre l’instant présent sans penser à l’après, de tout vivre pleinement… Je me demande si je m’empêche de vivre en me posant toutes ces questions ou si simplement à force de peser le pour et le contre de chaque situation je ne m’autorise que celles qui me paraissent sages, enlevant ainsi toute passion, toute spontanéité, toute folie…

Hier une discussion avec l’Homme sur mon adolescence… Sur ces innombrables concerts, sur la bande de Viry, sur ces soirées de débauche et ces coups de cœur incessants… C’était le bon temps…
Hier toujours, au fond de la salle de ce concert, des bières à la main, on s’est sentis vieux… Pas qu’on  n’appréciait pas la musique, mais on regardait ces ados plein de fougue devant nous, et les adultes qui nous entouraient… On est où nous ? On est qui nous ? Encore des barmen qui m’appellent « madame », encore des gens de ma fac qui me rappellent mon âge…

Aura -t ’on encore l’occasion de vivre des grands moments de folie qui partent sur rien ? Marcher dans les rues humides de Cambridge, parapluies déployés juste pour les faire virevolter, la démarche à l’allemande, braillant les Dresden Dolls sous le regard des passants… Des portés improvisés pour parader dans les rues de Berlin… Des fioles de Jager qu’on cache dans le bas pour danser ensuite complètement désinhibés sur une scène… Tout le monde semble se calmer, se caser, avoir sa petite routine qui lui est propre… Moi la première… Le boulot, les obligations, la fatigue…

Je me demande si je serai encore aujourd’hui capable de partir sur un coup de tête, du jour au lendemain dans un autre pays avec 200euros en poche…

Cet été, ça a été une vraie bouffée d’oxygène de rencontrer les eurockéens… De me faire jeter dans une piscine toute habillée, de se battre dans le sable, de jouer les ninjas dans le noir… Alors est-ce dû à un changement en moi ou à un changement des autres autour de moi ?

J’ai souvent l’impression d’être un troubadour pour les autres (enfin plus un trouvère étant donné mes origines), de les divertir avec mon caractère, mes manies, mes blagues à deux balles… Souvent l’impression d’être l’instigatrice de nos rares moments de folie… Pourtant j’ai envie de me faire embringuée par les autres, de trouver du fun là où il n’y en a pas, de faire n’importe quoi…

Y a-t-il un âge où tout ceci s’arrête pour de bon ? Où le fun ne devient plus que planifié, organisé, tempéré ? Comment le concilier avec une vie un minimum construite, où l’on essaie d’avoir un avenir… Doit-on choisir entre réussite professionnelle et véritable bonheur ? Et surtout, faut-il se le prévoir cet avenir ? Ne serait-on pas plus heureux à seulement vivre une vie où l’on profite de chaque instant ? Vais-je vraiment passer ces années loin, seule, avec ma valise à petit poids et mon appareil photo, ou le poids de mon futur me forcera-t-il à rester là, dans mon grand appart pas fini, jusqu’à  ce que la mort nous sépare ?
(Juste parce que ça devrait me rappeller celui dont on ne doit pas prononcer le nom mais que ça me fait pluôt penser à l'Allemand... )

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