jeudi 10 décembre 2015

Depuis mon déménagement chez mon homme, je suis enfin en mode repos. Physique en tous cas, car mentalement je ne sais toujours pas comment empêcher mes pensées de faire la ronde dans ma tête...
J'ai alors expérimenté une aggravation de certains symptômes, je commençais à avoir énormément de mal à sortir de l'appart. La promenade du chien se transformait en parcours du combattant, j'avais la nausée, des vertiges, des sueurs froides...
Le week end dernier c'était la Saint Nicolas. Et ici, c'est l'équivalent de Noël pour nous. La famille de mon Dutch avait donc prévu une célébration à laquelle j'étais conviée. On m'avait assurée que si je ne pouvais pas y aller parce que je ne me sentais pas bien, bien sûr on comprendrait... Mais je savais aussi combien c'était important pour mon homme et je voulais pouvoir faire ça pour lui.
Evidemment ça m'a fait terriblement angoisser: nouveau lieu inconnu, entourée de monde, avec en plus des enfants, sans connaîre le déroulement de la fête, l'organisation...
J'y suis allée quand même, sans prendre de bonbon magique, et ça a été. Je ne dirai pas que je me suis éclatée parce que de toutes façons, chaque chose que je "dois" faire ne me procure pas ou très peu de plaisir. Je passe plus de temps à flipper sur tout ce qui pourrait mal se passer que d'essayer de profiter du moment. Et le temps semble se dérouler au ralenti. Il me faut également prendre des pauses au calme, à l'air, pour pouvoir ensuite me replonger dedans...
Le lendemain, on a accueilli ma québécoise préférée pour deux jours et trois nuits. Ca m'a fait super plaisir de la voir mais je me suis sentie coupable de ne pas être au top, et ça n'est pas forcément évident d'avoir quelqu'un H24 avec moi...
La bonne nouvelle c'est que depuis que je me suis "forcée" à aller à la célébration de saint Nicolas, j'arrive de nouveau à sortir. Pas forcément très longtemps, ni aux heures de pointe mais j'y arrive!
Il n'empêche que depuis son départ hier matin j'ai l'impression d'être encore plus fatiguée qu'avant!
J'essaie de me rappeller ce qu'elle m'a dit en partant, que le plus important c'est la santé, pas le boulot, pas les amis, juste la santé. Je me sens coupable aussi parce qu'elle est passée par quelque chose de vraiment grave et difficile et ça me donne l'impression que je suis là dans mon coin à me plaindre alors que je n'ai "rien"... J'ai du mal à accepter que je suis malade. Peut-être aussi parce que les médecins ne s'accordent pas sur le fait qu'il s'agit ou non d'une maladie... Un handicap invisible... Un handicap que les gens ne voient pas, qu'ils oublient, ou qu'ils ne croient pas... Je ne suis pas une chochotte, j'ai toujours été quelqu'un de très fort et ne pas avoir le contrôle sur moi ça me rend dingue... Ca fait trois ans que je refuse de me laisser aller à la maladie, que je me donne des coups de pieds aux fesses pour aller mieux, vite, plus vite... Je crois que maintenant j'en paie les conséquences... Je découvre que je dois m'écouter... Et que si ma tête et mon corps me disent de ralentir, je dois le faire... De toutes façons maintenant je n'ai plus le choix... Mais m'écouter, accepter ma maladie, ne m'occuper plus que de moi dans le sens le plus simpliste du mot, c'est difficile...

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